La pêche au toc est fortement influencée par les cycles naturels saisonniers, qui obligent le pêcheur à adapter la technique de pêche à l'humeur de la truite à séduire. Mais voyons un peu comment change la pêche au toc au cours des saisons.
En Automne
Pour permettre la reproduction de la truite, la pêche au toc est interdite dans la quasi-totalité entre la première semaine d'octobre et la fin de février. Il est donc bien évident qu’en automne, il est presque impossible de pratiquer la pêche de la truite.
En Hiver
La saison de pêche recommence habituellement début mars et la première journée représente pour de nombreux pêcheurs un véritable rituel sacré : c’est l'ouverture !
Pendant la période hivernale entre l'ouverture et l'arrivée du printemps, les eaux des rivières et des torrents sont très froides, résultat le ralentissement des activités biologiques de la truite telles que l’inhibition du métabolisme du poisson, qui n'a donc assez appétit et est peu actif.
Cela se produit surtout pendant le dégel, période au cours de laquelle dans les rivières et les torrents coule l'eau de la neige, c'est-à-dire une eau laiteuse et très froide, liée à la fonte des neiges de haute altitude. Dans cette période, il n'est pas facile de séduire la truite engourdie par le froid.
Pourtant il faudra préférer les moments les plus chauds de la journée où la truite pourrait être plus active et se déplacer même dans les eaux courantes. Sinon, souvenez-vous qu’en hiver la truite reste principalement près de grands trous, où le courant est faible et elle ne nécessite pas d'effort considérable.
La nourriture est surtout à base d’aliments transportés par le courant à proximité de la zone de stationnement. Tout ce qu’on vient de dire s'applique principalement à la truite sauvage, née et élevée dans les cours d'eau.
Quant aux truites introduites par le repeuplement, il faut souligner qu'elles se retrouvent soudainement dans un environnement différent du réservoir d'élevage intensif dans lequel elles ont grandi. Dans un premier temps, n'étant pas habitués au courant et ayant une musculature plus faible et des nageoires endommagées ou malformées, elles auront tendance à rester dans l'eau avec un courant très faible.
Poussés par l'instinct primordial et par l'esprit de compétition alimentaire typique d'un élevage intensif où les premiers venus sur les aliments mangent mieux, ces exemplaires préfèrent les appâts présentés en forte rotation surtout en contre-courant.
Bien évidemment le froid a sur le métabolisme de ces truites le même effet que nous venons d’expliquer, pourtant l’approche meilleur sera toujours de faire évoluer l’appât sur le fond et lentement.
Au Printemps
Quand les températures saisonnières remontent, la truite recommence son activité prédatrice, s'éloignant de plus en plus du fond et quittant ses abris hivernales. Pendant cette période, la pêche au toc offre des moments de pêche fantastiques.
Les zones à privilégier où mettre les lignes dans l’eau sont sans aucun doute les trous derrière de gros rochers, les petites chutes et les eaux près des berges. En fait, comme tous les animaux, la truite est instinctivement soumise à ce que l'on pourrait définir le «Principe du moindre effort». En bref, elle reste là où le cours de l’eau fait rassembler beaucoup de nourriture et le courant n'est pas si fort, de manière à économiser son énergie.
Le pêcheur doit donc se concentrer sur la recherche de ces endroits, sur la présentation de l'appât de la meilleure façon possible et sur comment s’approcher de l'eau sans faire de bruit.
En ce qui concerne la présentation de l'appât, il sera judicieux de faire la distinction entre les truites introduites et les truites sauvages. Les premiers, comme déjà précisé, préfèrent souvent l’appât en rotation sur lui-même contre-courant, tandis que les secondes, habitués à ce que la nature offre, préfèrent des appâts animés de façon naturelle, c’est-à-dire ceux qui suivent les veines du courant ou qui simulent la nage d’un petit poisson en difficulté.
En Eté
L'été peut être une période excellente pour pratiquer la pêche au toc si le niveau de l’eau ne baisse pas excessivement et l’eau reste oxygénée et pas trop chaude. Sans doute les heures meilleures pour pratiquer cette technique sont celles de l'aube et du coucher du soleil, quand la chaleur et la lumière ne sont pas trop fortes et ne dérangent pas la truite.
De plus, l’été est la saison de l’un des phénomènes les plus aimés par les amoureux de la pêche au toc : les orages ! Après un orage d’été, les eaux deviennent boueuses et transportent beaucoup de nourriture, surtout des insectes et des vers. C’est à ce moment-là que la truite perd le contrôle et que se déclenche sa frénésie alimentaire, toujours à cause du « Principe du moindre effort ».
,Autrement dit, la quantité de nourriture est très élevée et, par conséquent, elle mange autant que possible pour accumuler de l’énergie précieuse. Les moments à la suite d’un orage sont incroyables pour pêcher au toc, même parce qu’il arrive parfois de capturer quelques belles « vieilles » truites.